Le trouble bipolaire est une affection psychiatrique chronique et relativement fréquente. Touchant 1 à 4 % de la population générale selon les critères retenus, elle fait son entrée dans la vie du jeune adulte, généralement entre 15 et 25 ans et touche en proportion égale les femmes et les hommes. Le diagnostic est souvent posé après plusieurs années d’errance médicale, parfois près de 10 ans.
Elle est l’une des maladies mentales les plus connues, puisqu’elle fait beaucoup parler d’elle, tant par ses symptômes caractéristiques que par la notoriété de certaines personnes publiques vivant avec ce trouble au quotidien : Jim Carrey, Sting, Chris Brown, Linda Hamilton ou encore Britney Spears se sont vus attribuer ce diagnostic.
Son repérage a pu suivre un « effet de mode » menant facilement au surdiagnostic, et par conséquent à une médication non appropriée. Aux Etats-Unis, connu sous le terme de bipolar disorder, sa prévalence a connu une augmentation significative au début du XXIe siècle, en raison notamment d’une influence de la culture populaire sur la psychologie générale et la psychiatrie.
Il existe plusieurs formes de troubles bipolaires selon la nature des épisodes connus par la personne atteinte : type 1 en cas de présence d’épisodes maniaques, type 2 en cas de présence d’épisodes hypomaniaque sans historique d’épisode maniaque.
Dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, édité par l’Association Américaine de Psychiatrie, dans sa cinquième édition (DSM-V), quatre grandes conditions sont requises pour poser le diagnostic de trouble bipolaire de type 2, dont il est question dans le témoignage disponible en abs de page :
Pour revenir sur les types d’épisodes, l’hypomanie est définie ainsi dans le DSM-V :
Vous trouverez les critères diagnostiques de la dépression sur la page dédiée.
Concernant l’origine du trouble bipolaire, il est intéressant de savoir que l’on retrouve une héritabilité de 70 à 80 %, avec un risque multiplié par 10 lorsqu’un membre de la famille au premier degré a des antécédents de trouble bipolaire.
Evidemment, la génétique n’est pas le seul facteur explicatif du trouble. Des facteurs épigénétiques (modification de l’expression des gènes) peuvent également intervenir : notamment quand, dans l’histoire personnelle des patients, on retrouve de grandes carences affectives, des traumatismes, ou encore des épisodes de stress aigus répétés. Ce ne sont que de brèves pistes psychopathologiques pouvant mener au trouble bipolaire, tant la singularité de chacun est présente et indiscutable.
Selon l’OMS, le trouble bipolaire fait partie des 10 maladies les plus invalidantes et les plus coûteuses au plan mondial.
Dans le traitement du trouble bipolaire, deux phases sont à distinguer :
Les thymorégulateurs (médicaments régulateurs de l’humeur) sont fréquemment utilisés dans le traitement du trouble bipolaire. Le but d’un tel traitement est de venir stabiliser l’humeur du patient en agissant sur la concentration synaptique de neuromodulateurs tels que la dopamine, le glutamate, ou la sérotonine.
Il est facile, lors de troubles aigus comme des attaques de paniques, des crises d’angoisses, ou encore en lien avec les effets de drogues psychoactives comme la cocaïne, le cannabis, ou encore l’alcool, d’attribuer des modifications comportementales à l’idée que l’on se fait d’un trouble bipolaire.
Dans le quotidien d’un psychiatre, on entend souvent : « Je me suis demandé si j’étais bipolaire ».
Comme décrit plus haut, le diagnostic de trouble bipolaire répond à des critères précis qui le rendent bien discernable d’autres affections, qui sont pour autant tout aussi importante à investiguer et à prendre en charge.
N’hésitez pas à consulter un médecin, que cela soit votre médecin traitant ou un psychiatre, si vous vous posez des questions. Seul un professionnel est à même d’évaluer la nécessité d’une prise en charge et à l’adapter à votre situation.
Article écrit avec l’équipe de notre partenaire Les Maux Bleus.