La dépression

La dépression est un trouble mental fréquent. L’OMS estime qu’elle sera la première cause d’invalidité dans le monde d’ici à 2030.

On estime qu’en France, une personne sur cinq vivra un épisode dépressif au cours de sa vie. Tous les âges peuvent être touchés, mais les femmes semblent deux fois plus touchées que les hommes. Cette différence est à nuancer par le fait que, pour des raisons socioculturelles, les hommes tendent à moins consulter pour des problèmes de santé psychique et donc à être moins diagnostiqués.

En 2020, avec l’arrivée de l’épidémie de SARS-CoV2 et ses conséquences économiques et sociales, le nombre de personnes touchées augmente fortement. Environ 3 millions de personnes sont actuellement concernées en France.

Dépression, Psychodon

Diagnostic de la dépression

Dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, édité par l’Association Américaine de Psychiatrie, dans sa cinquième édition (DSM-V), neuf symptômes principaux de la dépression sont listés. Pour obtenir le diagnostic d’un épisode dépressif majeur, cinq de ces symptômes doivent : être présents concomitamment pendant une durée de deux semaines au moins, provoquer un changement dans le fonctionnement de la personne, engendrer une souffrance significative. Présenter au moins l’un des deux premiers symptômes de la liste est nécessaire :

  1. Humeur dépressive présente la plus grande partie de la journée, presque tous les jours, comme signalée par la personne (par exemple : se sent triste, vide, désespérée) ou observée par les autres (par exemple : pleure). Remarque : Chez les enfants et les adolescents, peut être une humeur irritable.
  2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes, ou presque toutes, les activités, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
  3. Perte de poids significative en l’absence de régime ou gain de poids (par exemple : changement de poids excédant 5 % de la masse corporelle initiale en un mois), ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. Remarque : Chez les enfants, prendre en compte l’absence de l’augmentation de poids attendue.
  4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
  5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (observable par les autres, non limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
  6. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
  7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
  8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
  9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.

Bien entendu, il s’agira de s’assurer que ces symptômes ne sont pas liés à une autre affection ou à la consommation de substances.

Origine et traitement de la dépression

Le trouble dépressif peut avoir de multiples origines. De manière générale, en santé, on estime qu’un trouble est la conséquence d’une interaction entre des vulnérabilités (génétiques, biologiques, psychologiques, sociales, …) et l’environnement (au sens large).

Pour les épisodes dépressifs légers à modérés, une psychothérapie est recommandée en première intention, éventuellement accompagnée d’un traitement antidépresseur en sus. Pour les cas sévères, un traitement antidépresseur s’impose souvent. Les recommandations sanitaires mettent en avant la nécessité de la combinaison des médicaments avec une psychothérapie réalisée par un professionnel formé (psychologue ou psychiatre psychothérapeute). Rétablir et conserver une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation, activité) est également nécessaire.

La plupart des traitements antidépresseurs agit sur la transmission d’un neurotransmetteur, la sérotonine, qui semble déficitaire chez la personne atteinte de dépression. Les neurotransmetteurs permettent aux neurones de communiquer : le neurone en amont va libérer ces messagers chimiques pour transmettre un message au neurone en aval, puis ces messagers vont être recapturés par le premier neurone. Les antidépresseurs classiques permettent d’inhiber la recapture du neurotransmetteur sérotonine, afin qu’elle reste plus longtemps dans l’espace de communication entre les neurones, qu’on appelle la fente synaptique.

Distinguer dépression et déprime

La dépression correspond aux critères mentionnés ci-avant, elle répond à un tableau clinique précis, avec une durée et des conséquences définies. La déprime est un état passager de vague-à-l’âme qui ne se manifeste pas par une souffrance cliniquement significative ni impact majeur sur le fonctionnement de la personne (continuité de l’activité, des relations sociales, de l’hygiène de vie antérieures).

Une déprime se résorbe spontanément en quelque jours. Cependant, si cette « mauvaise passe » venait à perdurer et si la tristesse devient envahissante dans votre quotidien, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour étudier la nécessité d’une pris en charge adéquate.

Le témoignage d’Alexandre

Article écrit avec l’équipe de notre partenaire Les Maux Bleus.