Le plaidoyer du Psychodon

Pour le mandat présidentiel 2022-2027, la santé mentale deviendra-t-elle enfin une grande cause nationale ? Plus que jamais, nous devons faire face à un défi majeur de santé publique. D’après le sondage sur la santé mentale des jeunes réalisé par OpinionWay pour le Psychodon : 25% des jeunes disent être malheureux et 24% disent avoir des pensées suicidaires.

Monsieur le Président de la République,

Nommerez-vous un délégué interministériel à la santé mentale ? En effet, la santé mentale n’est pas qu’une affaire de santé, mais aussi un enjeu pour le ministère du travail, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, etc. Il ne peut s’agir que d’un sujet de santé cloisonné au ministère en charge de la santé, et désormais également de la prévention. Or, à l’heure actuelle, il n’est question que d’un délégué ministériel, rattaché au ministère de la santé.

Finirez-vous par accorder un accès direct à la consultation d’un psychologue conventionné pour toutes et tous, quels que soient leur diagnostic et leur situation ? L’accompagnement psychologique doit être complémentaire à une prise en charge médicale : ce sont les recommandations sanitaires internationales qui le disent depuis de nombreuses années. Les psychothérapies sont efficaces, l’INSERM le disait déjà en 2004. Pourquoi la France tient tant à les contourner ?

Doterez-vous de moyens cohérents et suffisants les établissements spécialisés en psychiatrie ? Ces derniers assurent la prise en charge des urgences à travers les territoires et le traitement au long cours des personnes qui souffrent d’une maladie psychique chronique. Il est temps d’offrir aux personnels de ces établissements des conditions de travail et une reconnaissance à la hauteur des enjeux.

Enfin, soutiendrez-vous enfin la recherche en santé mentale et en prévention ? Mettrez-vous l’accent sur la promotion de la santé dès le plus jeune âge ? Nous savons encore trop peu de choses sur les troubles psychiques, les traitements manquent cruellement, et la prévention est inexistante alors que la grande majorité des troubles se déclarent avant l’âge adulte. Que faisons-nous ?

Monsieur Emmanuel Macron, nous attendons vos réponses, et surtout vos actions. Pour le bien de toutes et tous, ensemble, faisons cause de la santé mentale.