Le 24 avril 2024 « Back to black » apparaissait sur les écrans de nos salles de cinéma. Il s’agit d’un film retraçant la trajectoire fulgurante et dramatique de la chanteuse, autrice et anglaise Amy Winehouse décédée à 27 ans. Sa tendance à l’addiction relationnelle, sa toxicodépendance, ses automutilations et ses troubles du comportement alimentaire dont elle ne parviendra jamais à se défaire nous autorisent à penser qu’elle souffrait plus globalement d’un trouble de la personnalité borderline.

En France, une personne sur 25 est affectée d’un TPB et 10 % de celles qui consultent en psychiatrie le sont également. Mais que trouve-t-on à la racine de ce trouble et comment se manifeste-t-il ? Un manque de bien-être, de sécurité émotionnelle et un sentiment de ne pas être digne d’être aimé qui pousse la personne en souffrance, à tout miser sur son lien fort et exclusif à l’autre pour combler un vide intérieur. Dans un même temps se côtoient dépendance et peur de l’abandon. Ses relations sont à l’image de ses montagnes russes émotionnelles : intenses, instables, passionnelles et obsessionnelles. Son image défaillante d’elle-même génère un sentiment chronique de honte.

Nous comprenons alors que ce trouble spécifique peut cumuler différentes formes d’addictions : drogues, alcool, sexualité, achats compulsifs, scarifications et excès de vitesse… tout produit ou comportement permettant d’échapper au trou noir intérieur ou à des tsunamis émotionnels. Soixante-quinze pour cent des personnes vivant avec un trouble borderline feront une tentative (ou plusieurs) de suicide au cours de leur vie et 8 % en mourront.

Le TPB est l’un des troubles les plus stigmatisés en psychiatrie. Très souvent confondu avec le trouble bipolaire, le TPB se traite pourtant par une psychothérapie et ne requiert pas toujours de médication. De nos jours, la Thérapie Comportementale Dialectique (TCD) est le traitement avec le plus haut niveau de preuves d’efficacité. Il s’agit d’une Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) de 3e vague invitant la personne qui vit avec ce trouble à la méditation, dans le but de procéder à la construction d’une image de soi correcte, résiliente, autocompatissante et créative. Simultanément, un contexte extérieur est élaboré en accord avec les spécificités de la personne concernée pour permettre à son potentiel positif de s’exprimer.

Conseil de lecture : « Le trouble borderline expliqué aux proches » de Déborah Ducasse et Véronique Brand-Arpon aux éditions Odile Jacob.