Diagnostic du trouble anxieux généralisé
Dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie, dans sa quatrième édition révisée (qui n’a pas connu de changement pour ce trouble dans sa cinquième édition), on retrouve quatre critères :
- Anxiété et soucis excessifs (attente avec appréhension) survenant la plupart du temps durant au moins 6 mois concernant un certain nombre d’événements ou d’activités (tel le travail ou les performances scolaires).
- La personne éprouve de la difficulté à contrôler cette préoccupation.
- L’anxiété et les soucis sont associés à trois (ou plus) des six symptômes suivants (dont au moins certains symptômes présents la plupart du temps durant les 6 derniers mois :
- Agitation ou sensation d’être survolé ou à bout.
- Fatigabilité.
- Difficultés de concentration ou trous de la mémoire.
- Irritabilité.
- Tension musculaire.
- Perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu agité et non satisfaisant).
- L’objet de l’anxiété et des soucis n’est pas limité aux manifestations d’un trouble de l’axe I, par exemple : l’anxiété ou la préoccupation n’est pas celle d’avoir une attaque de panique (trouble panique), d’être gêné en public (phobie sociale), d’être contaminé (trouble obsessionnel compulsif), d’être loin de son domicile ou de ses proches (trouble anxiété de séparation), de prendre du poids (anorexie mentale), d’avoir des multiples plaintes somatiques (trouble somatisation), ou d’avoir une maladie grave (hypocondrie), et l’anxiété et les préoccupations ne surviennent pas exclusivement au cours d’un état de stress post traumatique.
Le trouble anxieux généralisé est fréquemment retrouvé concomitamment à un épisode dépressif, un autre trouble anxieux (tel que le trouble panique, par exemple, dont Alexis nous a parlé dans son témoignage), ou encore les troubles d’abus de substance. Bien entendu, il s’agira de s’assurer que ces symptômes ne sont pas liés à une autre affection ou à la consommation de substances.
Origine et traitement des troubles anxieux
Comme la plupart des troubles psychiques, le trouble anxieux généralisé a une origine multifactorielle, à l’intersection entre des facteurs de prédisposition génétiques et un environnement favorisant l’apparition du trouble. Il est présent concomitamment à une alcoolodépendance ou à une dépression.
Le trouble anxieux généralisé peut se traiter de manière médicamenteuse en utilisant des antidépresseurs et/ou des benzodiazépines. Les premiers peuvent mettre plusieurs semaines avant d’avoir des effets positifs, et les deuxièmes ont un effet à brève échéance mais peuvent induire une dépendance en cas de consommation prolongée, il est souvent proposé d’introduire les deux types de molécules en même temps et de réduire progressivement les benzodiazépines quand les antidépresseurs commencent à faire effet. Les psychothérapies sont également être utilisées en parallèle de la médication.
Ne pas confondre stress et anxiété
Contrairement au stress qui est une réaction transitoire normale de l’organisme permettant de mobiliser ses ressources physiques et psychiques pour venir à bout d’une situation, l’anxiété est un sentiment diffus désagréable d’inquiétude et d’intranquillité, qui peut survenir, par exemple, par anticipation d’une menace ou même en l’absence de menace objectivable. Cependant, les manifestations de l’anxiété peuvent ressembler à celles du stress ou de la peur. L’anxiété peut être bénéfique à un certain niveau, en ce qu’elle permet de se préparer à l’occurrence de certaines situations, comme le stress. Cependant, quand l’anxiété devient trop intense et diffuse, elle induit une souffrance non négligeable, n’est plus adaptée et doit être prise en charge.
Le témoignage de Leila