Une gifle à l’école
Une professeure des écoles suspendue suite à des violences sur une enfant en classe de maternelle à Paris.
La violence chez les enseignants est un sujet complexe et qui fait rarement la une des journaux. L’enseignante se justifie en évoquant le stress et une surcharge d’effectif dans la classe. Les enseignants font souvent face à des charges de travail importantes, des délais serrés et des attentes élevées, ce qui peut entraîner du stress et des comportements tels que la frustration et l’irritabilité. Dans cette école du 15 -ème arrondissement, c’était la rentrée comme ailleurs, on peut supposer une tension particulière chez cette professeure des écoles.
Les enseignants reviennent régulièrement sur le manque de soutien de la part de leur administration, des collègues ou des parents. Ils peuvent se sentir isolés et démunis face à des situations difficiles alors que le ministère de l’éducation semble impuissant de reformes en mesures. Depuis quelques années, les « profs » vivent dans un environnement scolaire hostile : Des classes surpeuplées, des élèves en difficulté, des problèmes de discipline ou socioculturels créent un climat qui favorise la violence, dans les établissements scolaires. Des crimes ont traumatisé le corps professoral comme toute la population.
La santé mentale des enseignants est mise à mal. Ils sont confrontés à des incivilités et simultanément aux exigences sécuritaires des parents. C’est le grand écart ! Ils peuvent alors souffrir d’anxiété, de dépression car ils ressentent un sentiment d’échec. Cela peut affecter leur performance, entrainer des passages à l’acte inappropriés et contreproductifs, comme dans cette classe de maternelle.
Beaucoup d’enseignants n’ont pas reçu une formation adéquate sur la gestion de la classe ou sur les stratégies d’intervention en cas de comportement problématique des élèves. Bien sûr, il faut engager un plan de formation à grande échelle sur la gestion des conflits. Cependant, les parents doivent être en première ligne et restaurer leur autorité avec des règles et des limites. Alors, leurs enfants pourront jouer leurs rôles d’élèves et se tenir à leur place dans une école citoyenne. Il en va de la santé mentale des communautés éducatives comme de celle des familles. Gardons-nous de jugements hâtifs sur cette enseignante tout en disant que les violences psychiques et physiques ne sont jamais admissibles dans la classe.
Quoiqu’il en coute, l’école doit rester un sanctuaire en cohérence avec notre devise républicaine.
Didier Meillerand, fondateur du Psychodon, « agir pour la santé mentale »