Quid du Conseil National de Refondation

Frédéric Valletoux, comme ministre de la santé et de la prévention, avait annoncé la tenue du Conseil de refondation pour la santé mentale le 12 juin dernier. Dans le contexte politique actuel, nous n’avons pas de visibilité.


Il devait être évoqué le problème de la trop longue errance thérapeutique, ceux du système de soins saturé et des hôpitaux psychiatriques insuffisamment dotés pour les prises en charges.


Retour en arrière : en 2023, de nombreuses avancées ont eu lieu :


– Vingt-quatre millions ont été alloués à la mise en place de 17 centres téléphoniques pour prévenir les suicides. L’an dernier le 3114 a reçu 268 000 appels. Avec 11 millions supplémentaires, cet autre centre de prévention suicide qu’est VigilanS couvre l’ensemble des régions françaises et se déploie jusque dans les territoires d’outremer.


– l’embauche de 400 professionnels supplémentaires, le renforcement des Centres médico-psychologiques pour enfants et adolescents se poursuit et 100 000 jeunes sont accueillis dans 125 maisons. Ajoutons à cela, la consolidation du réseau des 700 Groupes d’Entraide permettant aux personnes suivies de retisser du lien. Beaucoup reste à faire.


– 250 000 patients ont pu bénéficier du dispositif MonSoutienPsy qui devait évoluer (à l’occasion du CNR du 12 juin donc) en rendant direct l’accès au psychologue, en ajoutant 4 séances remboursables annuelles aux 8 actuellement et en augmentant le tarif de la consultation qui passerait de 30 à 50 euros. Nous sommes dans l’attente.


Le 24 mai dernier, les Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant ont eu lieu à Paris et ont permis d’élaborer une feuille de route 2024-2030 constituée 16 objectifs ambitieux orientés par les 4 axes suivants :


– Investir durablement dans la prévention auprès des parents, des enfants et des adolescents.
– Améliorer l’organisation et la prise en charge sanitaire des jeunes.
– Améliorer plus spécifiquement la prise en charge et la réponse en matière de santé mentale des enfants et des adolescents.
– Faire de la France une nation leader dans la recherche et l’innovation en pédiatrie et santé de l’enfant.


Étant donné la dissolution de l’Assemblée Nationale annoncée le 9 juin au soir par Emmanuel Macron et à la lecture des trois programmes politiques en présence, nous sommes en droit de nous demander : le CNR santé mentale, sera t’il animé un jour comme il aurait dû l’être ou est-il aux oubliettes ?

Didier Meillerand, fondateur du Psychodon, « agir pour la santé mentale »

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